L’aventure Mupop (2012-2013)

 

Tout a commencé avec le coup de fil d'un membre de l'équipe du Musée des Musiques Populaires de Montluçon, le Mupop :

- Pour le nouveau musée, on souhaite avoir une manip interactive qui permette aux visiteurs d'utiliser les commandes qui modifient le son comme le fait un guitariste. Sur la guitare, les effets, l'ampli... Ca t'intéresserait de nous faire ça ?

 

- Ben... oui, bien sûr ! Super, on y va, on fonce !

C'était un projet fascinant, sérieux et très complexe. Arriver à réaliser une installation interactive du style de celles du Palais de la Découverte, autour de la guitare électrique, et tout ça tout seul. C'est d'habitude le travail d’un cabinet d 'ingénierie. Mon orgueil avait de quoi se repaître.

 

 

 

 

Un ampli à lampes, ok pas de problème.

 

On va le faire sous forme éclatée, avec le plus de choses visibles :

 

Le trajet du signal : le préampli, puis le circuit de réverb avec le tank et ses ressorts, et l'ampli de puissance. Avec bien sûr les lampes en place d'honneur.

 

 

 

 

 

 

Des effets... lesquels ?

 

Une disto ou une fuzz, une wah, un flanger.

 

Distortion et modulations, on doit couvrir pas mal de situations.

 

 

 

 

Quelle guitare ?

 

Une Strat forcément, Jimi est forcément présent tout autour de ce projet.

 

Créer une boucle sonore, déclenchée à la présence d'un visiteur.

 

Bon, tout ça c'est assez facile, et après ?

Après, c'est là que ça se complique.

 

 

 

 

- Que la boucle soit la même pour les 3 micros. Ah...

 

- Que l'on puisse passer de l'une à l'autre sans revenir au début. Aïe...

 

- Programmer un lecteur avec une boucle enregistrée, mouais...

 

- L'envoyer dans des pédales d'effet. Alors là, ça ne marche plus du tout. Il faut faire cohabiter la technologie antédiluvienne des guitares électro-magnétiques aux contraintes muséographiques d'une installation moderne.

 

- Et que ça fonctionne 6h par jour, 5 jours par semaine.

 

 

 

Il m'a fallu m'immerger dans la création singulière d'une installation jamais faite auparavant. C'était extrêmement stimulant et passionnant. Ca a été un travail énorme mais très formateur.

 

 

L'installation fonctionne depuis le 21 juin 2013. Allez visiter ce lieu magique, le Mupop est un musée moderne et vivant, avec un fond sociologique captivant.

Un grand merci à Stanislas Grenet, Eric Bourgougnon, Marie Claire Delavallée, Arnaud Lavergne, Bertrand Bilger, et toute l'équipe du Mupop, ainsi qu'à Marc Touché du CNRS et Laurent Ménard de Bouygues Construction.

 

      Une anecdote pour la route.

 

Mais il y a toujours un grain de sable dans la machine, celui auquel on ne pense jamais, le bon vieux facteur humain. Et cette fois il s'incarne dans le personnage méconnu du scénographe. On m'avait pourtant prévenu lorsque j'avais participé à la création d'expositions par le passé. « Tu veux qu'on prenne un scénographe ? » « Euh... j'sais pas c'est quoi ? » « Ben écoute, si on peut faire sans c'est mieux, parce qu'en gros, c'est des emmerdes à tous les étages ».

 

Et pour un musée, il y a forcément un scénographe. Et les emmerdes, c'est bien ce qui arriva.Le scénographe, que dire... y'en a des bien. Mais à ce qu'il m'a été donné de constater cette fois, on a plutôt l'impression que lorsque tu es doté d'une grande opinion de toi même, que tu as un avis sur tout et surtout un avis, que ton complexe d'infériorité latent te porte à donner des ordres, mais qu'avant tout tu as foiré ta carrière artistique (ou pas eu le courage d'en débuter une)... la scénographie te tend les bras.

 

Le scénographe a qui j'ai eu affaire, c'est le type à qui tu offres un dîner dans un 3 étoiles et qui te dit violemment « C'est quoi ta merde là ? T'as pas un big mac plutôt ? ». Tu lui présentes un projet esthétique, ergonomique, facile et peu cher, et il te dit « Hors de question ! Ca sera comme j'ai décidé ! ». Moche, compliqué et trois fois plus cher.

 

Je crois avoir compris le fin mot de l'histoire quelque temps après. Une affaire vulgaire d'argent et d'influence. Dommage, car de ci de là, le bougre pouvait avoir quelques bonnes idées. Mais décidément un trop gros souci d'estime de lui même. Je n'écrirai pas ici comment après un acte manqué épique, j'ai eu la plus merveilleuse des revanches sur la petitesse de ce personnage triste et fat. Mais si jamais vous souhaitez le savoir, n'hésitez pas à me demander, j'adore raconter les histoires !

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