Fuzz Face Story 1 (2006)

Alors voilà, on construit une copie de la Fuzz Face Dallas Arbiter, forcément. Parce que c'est une pédale mythique, celle de Jimi bien sûr, parce qu'elle est facile à faire avec ses 3 composants qui se battent en duel, et parce que j'avais eu la chance de jouer une originale (grise, d'autour de 1970 je crois) et que ma mâchoire avait chu.

 

Et puis on s'aperçoit que simplement copiée, certes ça fait crountch voire même krrtcchhfff, mais que ça ne sonne pas si bien que ça. Et pourquoi la vintage que j'avais essayée sonnait si bien ? Après tout, une Fuzz Face ce n'est que 2 transistors, 3 condensateurs, 4 résistances et 2 potards. Un peu mystique la Fuzz Face.

 

Je me suis donc mis à tout changer, composant par composant, et à écouter les différences. Je suis même allé jusqu'à récupérer de vieux composants pour essayer de retrouver la fameuse « magie du vintage ». Ce ne fut concluant que pour les transistors, mais on arrive heureusement à trouver des transistors modernes (silicium principalement) qui sonnent bien mieux que les vieux, et surtout sans souci de fiabilité.

Sont sorties de ces expérimentations deux Fuzz Faces, Germanium et Silicium :

 

Fuzz Germanium :

 

• Contrôles Fuzz et Volume

• Transistors Ge NOS - PNP

• Composants choisis et triés

• True Bypass.

• Alim +9VDC standard

 

La Fuzz Germanium est ronde, puissante et pleine d'harmoniques. On a le son chaud des fuzz 70s mais avec plus de présence, psyché à souhait.

Fuzz Silicium :

 

• Contrôles Fuzz et Volume

• Transistors Si modernes ou NOS

• Composants choisis et triés

• True Bypass.

• Alim +9VDC

 

Plus agressive, plus claire, elle favorise les hauts mediums et on passe plus dans le mix. Elle amène vers le rock et le punk. Gros son avec une Strat ou une Gibson, et avec une Telecaster dans un bon AC30, ça fait tomber les dents.

 

Et puis à force de tout modifier, on s'aperçoit que l'on s'éloigne du modèle original et que l'on créé quelque chose de différent. J'ai beaucoup travaillé le circuit audio, revu l'alim pour pouvoir utiliser le standard +9VDC avec les modèles Germanium (originellement alimentés en -9VDC).

 

Une des modifications courantes est d'ajouter un contrôle de « smooth » pour adoucir le grain de la fuzz. Il permet d'obtenir des sons plus modernes tout en conservant la possibilité d'avoir le « growl » original lorsqu'il est réglé à zéro.

 

 

 

 

 

« Fuzz Bleue » :

 

• Contrôles Fuzz – Smooth - Volume

• Transistors Silicium modernes ou NOS

• Composants choisis et triés

• True Bypass.

• Alim +9VDC

 

« Fuzz Rouge » :

 

Contrôles Fuzz – Smooth - Volume

• Transistors Germanium NOS - PNP

• Composants choisis et triés

• True Bypass.

• Alim +9VDC standard

Avec le modèle Silicium, tout en gardant l'agressivité du modèle 2 boutons, on obtient des sons qui s'approchent presque d'une distorsion, avec quand même un côté plus vivant et moins propre. La fuzz devient très réactive, avec une grande palette de réglages. Beaucoup aiment l'utiliser pour un son quasiment clair ou léger crunch, et salir ainsi le toucher, ou même comme boost. Cette pédale permet vraiment une belle expressivité.

Le modèle Germanium garde la puissance et l'ampleur des fuzzes 70s, et le smooth permet de la civiliser un peu. Et d'ailleurs comme sur la version Si, il joue beaucoup sur l'étendue spectrale et permet de faire le tri dans l'immense quantité d'harmoniques que produit la pédale, Germanium oblige. Il agit donc en favorisant certaines harmoniques qui sont parfois enfouies dans l'épaisseur de la version vintage.

 

Et la petite dernière sur la photo, celle avec un drôle de look ?

 

En me basant sur mon travail précédent, j'ai voulu développer une Fuzz pour Basse. Il convenait donc d'adapter la bande spectrale, mais également le taux et le grain de la fuzz. En effet, on trouve désormais quantité de fuzzes pour basse qui envoient tant de saturation, tant d'harmoniques (et pas les plus belles), et qui sont si compressées, que quand le bassiste moyen l'essaie seul il a l'impression d'être le roi du monde, alors que lorsqu'il joue avec ses potes, il réussit la prouesse de ne pas s'entendre mais aussi et surtout de pourrir le son de tout le monde.

Bref, j'ai donc repris le circuit de la fuzz Silicium pour la clarté de la fuzz, augmenté sa bande passante vers le bas, et boosté le taux de saturation pour l'adapter aux fréquences graves. Et ok, je me suis un peu lâché sur le design... Mais elle sonne comme ça aussi, diabolique !

C'était Fuzz Story 1, la production me confirme qu'il y aura une saison 2...

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