Blues Noir, Rock Blanc : Histoires d'émancipation

« Eh, on se fait un blues ? Allez, un p'tit blues là... »

« Ah ouais, le blues... I love you baby, baby I love you ! Mouais... Le jazz plutôt quand même. »

« Woh l'aut' !... Y sait même pas faire tourner un blues ! »

Pourquoi ai-je toujours eu du mal avec ces phrases ? Pourquoi me suis-je toujours senti si mal à l'aise en entendant des gens, des musiciens dire ça ? On ne joue pas un blues... Normalement, on joue le blues. Ou on l'joue pas.

Mais autour de moi il semblait souvent plus important de se mesurer en alignant des notes bien en place sur 12 mesures que de comprendre ce que disait le blues. Quant à raconter quelque chose en le jouant... Pas étonnant que beaucoup trouvent le blues ennuyeux. Moi il me semblait ressentir ce qui innervait ces voix noires, la sensualité bien sûr mais aussi et surtout le combat, et tous les non dits. Pas pleurnichard le blues.

Et que s'est-il passé lorsque le rock a envahi la planète ? Une musique culturellement plus proche de nous, mais que racontait-elle alors, et qu'en a-t-on gardé ? Qu'avons nous reçu, nous français, de ces musiques issues de cultures complexes et de langues différentes ? Blues, Rock, ces musiques ont du sens, souvent caché, et elles mettent les sens en exergue. Elles avaient réussi à relier le perceptuel et l'intellectuel, à nous relier à nous, et entre nous, et par la danse à nous relier à la terre.

Depuis quelques années, le Ministère de la Culture français utilise un terme pour qualifier ces courants et ses successeurs : les Musiques Actuelles. Pour les entériner (ou pour les enterrer ?) on a développé des salles de Musiques Actuelles, des classes de Musiques Actuelles. Et dans ce sillage, on voit fleurir des conférences sur l'oxymore suivant : « l'histoire des Musiques Actuelles ». Je me suis souvent agacé devant ces présentations tantôt naïves ou idolâtres, dévotes ou exaltées, mais souvent très loin des réalités de ces musiques. Trop d'interventions les présentent dans une banale énumération, un catalogue d'artistes et de courants. Ou bien on subit une triste analyse stylistique, ou un show à l'humour faussement complice.

Alors plutôt que de continuer à râler dans mon coin, je me suis décidé à rassembler mes expériences de musicien, de prof de guitare, mes séjours aux racines de ces musiques et mon travail de socio histoire en partenariat avec le CNRS, afin de proposer une parole sensiblement différente de celle habituellement entendue en France, ceci pour ne pas laisser la place à un discours simpliste et normalisant. Et pour être juste avec ces musiques qui par leur inscription dans la vie se sont opposées aux institutions, j'ai tenu à garder ces présentations les plus vivantes possible. Extraits sonores, vidéo, jeu en live pour souligner des expériences de vie sensibles des musiciens qui ont porté ces mouvements.

Blues Noir, Rock Blanc : Histoires d'émancipation

Les trois parties :

Blues Noir...          (durée 1h30-2h)

Dans cette première partie, loin des clichés misérabilistes et avec un ton souvent décalé, j'aborde le blues comme la musique fondatrice qui révèle les Noirs américains, et qui nourrira par la suite la libération musicale des jeunes blancs du baby boom.

… Rock Blanc...          (durée 1h30-2h)

Après avoir évoqué le versant noir du blues, j'aborderai toujours de manière un peu décalée et pour remettre du sens dans une musique désormais banalisée, comment les jeunes blancs américains puis les européens ont reçu et réinventé l’héritage de ce blues noir, pour construire leur propre histoire musicale, et s’extirper ainsi des carcans occidentaux.

… et la vision d'en France.          (durée 1h30-2h)

On dit souvent que ce qui se produit aux Etats-Unis arrive généralement en France avec 10 ou 20 ans de retard. Qu'en a-t-il été de ces musiques, et surtout qu'est-ce qui a été transmis, oublié ou modifié ? Qu'est que la France a entendu de ces musiques et qu'en a-t-elle fait ? L'émancipation a-t-elle fait bon ménage avec les spécificités des mouvements musicaux français ?

Pour tout renseignement, merci de m'envoyer un message en utilisant le formulaire de contact.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                   Cyril Bouysse.

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